8°6 CREW

Tiré de « Une vie pour rien ? » n°2- Novembre 1997

Historique et présentation

Nous sommes tous musiciens, Eric et Charly se connaissaient, Gégé et Mamma aussi, on s'est rencontrés en concert et on a formé le groupe. Nous avons fait notre premier concert tous les quatre, puis d'autres gars nous ont rejoints par annonce ou par connaissances, maintenant nous avons 2 trompettes, 1 clavier et 1 percu, depuis nous avons fait 7 concerts!

Les noms de groupes alcoolisés: mode sur Paris ou manque d'imagination ?

C'est plus ou moins inconscient, les groupes de guerriers prennent des noms barbares, les groupes fun des noms cool, la crew a pris 8°6 car on sait de quoi on parle, elle est crade mais elle nique et c'est notre génération.

Est-ce que vous vous sentez proches des groupes ska revival ?

Tout le monde dans le groupe ne veut pas faire tout à fait la même chose, Nous ne nous sommes pas dits « on veut faire du ska revival ». Au niveau personnel, nous avons des groupes de référence en revival, nous aimons aussi bien le Skinhead Reggae que le Ska 60's ou le Rubadub, mais pour le moment nous faisons tourner un Ska qui peut être revival.

Vous êtes nombreux dans le groupe, comment construisez-vous une chanson ?

Nous sommes 9 dans 8°6. Les morceaux se font souvent sur une idée d'un des membres et tout le monde se met dessus et apporte ses idées.

De quoi parlez-vous dans vos chansons ? Dans la chanson Bootboy en particulier ?

Nous abordons des thèmes sociaux: violence, racisme, enfermement, ce sont des sujets assez classiques mais qui nous concernent tous personnellement. Je le dis avec ma vision des choses, les autres le feraient avec la leur.

Bootboy, c'est une chanson d'amour, un mec qui se prend un râteau: en gros, tu peux être amoureux de plusieurs gonzesses, mais tu resteras toujours amoureux de la oi! C'est évidemment du second degré.

Est-ce que vous pensez que ça vous aide d'habiter sur Paris par rapport au groupe ?

Oui, pour les concerts, c'est vrai. Nous n'avons pas trop cherché pour l'instant, c'est surtout des plans qu'on nous a proposés, nous avons toujours répondu présent. En province, souvent, tu n'as qu'un ou deux groupes, ici tu as pas mal de gens que tu connais qui font des groupes, tout le monde connaît quelqu'un qui te branche avec quelqu'un d'autre.

Un souvenir particulier de concert, votre bilan sur le festival de Beauvais ?

Notre premier concert avec les Chiens Jaunes qui était vraiment un super souvenir, et qui nous a bien motivés. Et puis bien sûr le concert de Beauvais avec Business: beaucoup d'excitation avant, beaucoup d'excitation après, il fallait assurer. Un festival très bien organisé par Philippe qu'on remercie. Une bonne ambiance, il en faudrait plus en France.

Votre opinion sur la scène parisienne.

C'est vrai que tout le monde s'y retrouve, quel que soit son style de musique. Mais au niveau du Ska, ce n'est pas terrible, par rapport à l'Allemagne par exemple. C'est toujours la même chose, on a le droit à des gros groupes de temps en temps, mais pour une capitale, c'est pas terrible. A mon avis, il va y avoir un nouveau revival, de plus en plus de monde s'intéresse au rock steady, aux sounds systems... Beaucoup de jeunes groupes n'hésitent pas à faire du Ska même si ce n'est pas évident de trouver les cuivres...

Par contre, au niveau du Punk, c'est de plus en plus tricard à cause des bagarres d'une poignée de cons! De nombreuses salles ne feront plus de concerts punks. Une fois, c'est avec des gens à l'intérieur qui font n'importe quoi, une autre fois, ce sont des gens extérieurs au public qui ne comprennent pas qu'il y ait des gars différents d'eux, et qui viennent foutre le bordel.

Vous avez joué dans d'autres groupes ? Qu'est ce que cela vous apporte ?

Olive joue dans Taras-Boulba (funk), le clavier dans les Chiens Jaunes, Stefane (basse) a joué dans Ahorcados. Cela peut élargir le ska. Nous n'avons pas encore l'occasion de vraiment nous éclater, faire des bœufs. Nous allons essayer d'aller dans ce sens, mais en restant dans la musique jamaïquaine et le rock, et sans iamais mélanger les 2. Notre set est en gros 50% oi! et 50% ska.

Vous allez figurer sur la compil « Hate ». Comment Euthanasie vous a connus ? (Vous n'aviez pas fait de démo)

David (Euthanasie) est un ami de Charly. Il habite à Tours et avait entendu parler de nous, il nous a vus à Beauvais, ça l'a branché. Etant un petit label, il sort d'abord ce qui le branche, les gens avec qui il est en bon contact.

Des groupes vous plaisent particulièrement en ce moment ?

Jim Murple Memorial sur Paris, Los Kabos, Western Specials, Happy Kolo, Crocodeal. Là il y a les potes mais il y a plein d'autres bons groupes comme King Roots et Skatcat.

Vous aimez le foot ?

Pour les présents, oui. Nous avons une chanson « laisse moi rêver » qui parle d'un gars paralysé à Furiani à cause de leur putain de tribune. Vive les Reggae Boys pour la CM 98, ça va être un beau bordel.

Des projets, le mot de la fin.

Faire beaucoup de concerts, que les gens s'éclatent, et si nos morceaux traitent de violence ou sont violents, nous jouons pour la fête et l'unité.

Merci à tous ceux qui nous supportent.