SCENE REPORT JAPON

Tiré de “Une vie pour rien? » n°4-octobre 1999

Carlo, des Billy Boy est parti près d'un mois au Japon en octobre dernier et il en a profité pour nous faire un petit article. Apparemment il a vraiment aimé puisqu'il pense à s'installer là-bas....

Finalement je l'ai fait, j'ai réussi à m'enlever de la tête cette idée fixe, aller au Japon. A l'origine, nous devions partir à deux, moi et Alberto, mais 2 jours avant le départ Alberto ne voulait plus partir à cause de l'accident à la centrale nucléaire dans la région de Tokyo. Mais tant pis pour les radiations, tant pis pour Alberto, le Japon je ne le lâche pas. Le soir avant le départ, c'est l'heure de préparer les bagages, deux grosses valises et un sac de voyage, 400 45T et une cinquantaine de Cds, quelques tee-shirts et ma Ben-sherman préférée, je suis prêt à me lancer dans cette aventure en solitaire.

24 heures de voyage (et une sacrée peur des avions):

Milan-Londres.

Londres-Tokyo Narita.

Tokyo Narita- Tokio Haneda.

Tokyo Haneda-Fukuoka.

Je ne le conseillerais pas, même à mon pire ennemi.

A l'arrivée, Nori, ex-skinhead, m'attend. Il y a un an, il a ouvert un magasin de disques, et sans m'en avertir a prit 3 semaines de vacances pour m'accompagner au long de mon voyage. Au programme: Fukuoka, Kyoto, Osaka, Kobe, Tokyo, Yokohama et retour à Tokyo.

Que dire du Japon, c'est une autre planète, rien n'est comparable au mode de vie italien et européen. Pour commencer, le manque d'eau, et l'abondance de bière en vente dans la rue à bas prix (le 1/2 litre à 15F ), mais qui est l'idiot qui a dit que tout était hors de prix au Japon ? Certaines choses sont vraiment chères, c'est vrai, par exemples les loyers ou les déplacements en train et en bus, mais on peut bien manger pour 40F et prendre le métro pour 5F .

Fukuoka m'a vraiment bien plu, une scène punk-rock active (2 excellents groupes, 8 Roof et Proof) et pas mal de concerts, plein de groupes Emocore (Screaming Fat Rat, Pear of the West) et Hard-core New School, une paire de groupes skins, United band (Kitakyushu) et CUT (Fukuoka).

Les concerts au Japon sont quelque chose d'assez surprenants, à commencer par les salles, qui vont du club souterrain, à la grande salle en haut d'un gratte-ciel, mais le plus surprenant, c'est le prix des billets (c'est extrêmement cher!!), le son est 9 fois sur 10 parfait. Une autre curiosité, est l'évolution du music-business. Par exemple, il m'est arrivé de sortir du métro à Osaka et de voir une affiche gigantesque représentant la couverture du nouveau miniCD de Eastern Youth, ex groupe oi!, aujourd'hui Emo/ Indie-rock, ou encore Cobra, dont le nouveau CD vient de sortir: 3 ou 4 chansons punk et tout le reste rock. Même le CD des Slege Hammers (ancien groupe oi/RAC qui font aujourd'hui du métal) est exposé en vitrine!

Kyoto est une grande ville, mais plus pour l'aspect culturel et culinaire que musical. Peu de concerts, mais nous rencontrons ici Tomomi, batteur des Nailclippers, qui nous fait faire le tour des magasins de la ville. Malheureusement, pas de soirée au programme, mais un excellent magasin de fringues d'occasion aux prix incroyablement hauts.

De Kyoto, nous partons pour Osaka, la ville Hard-core par excellence, et le domicile de mes groupes préférés, Sideburns, Warhead, Griffin, Gruesome et tant d'autres, trop de bons groupes pour une seule ville. Cette fois, c'est Kyomi qui fait le guide touristique, mais malheureusement seulement pour une paire de jours, car nous devons aller à Kobe, où nous attend Comet, qui tient le magasin Hardcore Kitchen, un grand local rempli de disques, Cds, vidéos, et raretés, avec notamment le premier Skrewdriver bien en évidence sur le comptoir. Rien à dire, un bel accueil, nous rencontrons là 2 skins de Hiroshima, et le sympathique Kevin, Néo-Zélandais, professeur d'anglais et chanteur de Victim of the greed. Rien à dire, une après-midi exceptionnelle, tellement de disques, de bières et de conneries.

Nous laissons Kobe pour Tokyo, une ville exceptionnelle, les magasins de disques les plus hallucinants que j'aie jamais vus, il y a tout et toute les nouveauté peuvent se trouver ici d'occasion. Mais ce qui est encore plus étonnant est le style des skins japonais, absolument pas politisés, au plus patriotes et un peu rancuniers envers les Américains. L'absence de véritable mouvement politisé a donné lieu à des situations comiques, comme par exemple 500 personnes qui font le salut romain en criant « Gig Ail » au concert des R.I.P., groupe skin de Kobe, ou alors, en feuilletant les fanzines à Allman Records, je me retrouve avec dans les mains une copie de « White Supremacy »...

A Tokyo je rencontre quelques amis que je ne connaissais que par lettre, Tradashy « Taz », Tommy, Grindo, Oi-Nobu, et leur petites amies. Comme d'habitude, on parle, on boit. Une nuit à Yokohama et je pars encore acheter des disques pour mes derniers jours à Tokyo. Je ramènerai au moins autant de disques en Italie que j'en aie amené en partant, je dois même en envoyer quelques-uns de Tokyo.

En fin de compte, je peux vous assurer que ces vacances ont été les meilleures de ma vie, aussi bien pour l'hospitalité, les gens que j'ai pu rencontrer, que pour les groupes que j'y ai découverts. Pour ceux qui sont intéressés par l'eastern oi!, voilà quelques groupes:

-Gruesome: Puissant et rapide comme un train à pleine vitesse, oi! core.

-The Blast: Jeune groupe oi!/ punk de Nara, excellent!

-Sandiest: Un bon son entre les premiers Jam et SLF.

-Tom & The bootboys: Qui ne les connaît pas?

-Cobra: Ça a été un bon groupe, mais maintenant?

-Eastern Youth: eux aussi ont fini par faire de la merde.

R.I.P.: Son de groupe oi! américain et set à la Condemned 84 en concert.

-LRF: Toujours bons, et heureusement, ils ont été réédités en Europe également (Crânes Blasés).

4evers (ex Kokoro-no-Jiu): les Stiff Little Fingers japonais.

Taisho: A avoir!

Sideburns: mes préférés depuis toujours!

Angry Ducks: le premier « clockwork band » japonais.

Shuffle: La oi! de la mégalopole, gros chœurs, et chant débraillé.

Miburo: la fierté de la oi! japonaise.

Ce sont uniquement une petite partie des groupes que je connaissais déjà, ou que j'ai eu l'occasion de connaître et d'apprécier, mais quand on a 5-6 groupes oi!, sinon plus, dans chaque ville, il est difficile de se rappeler de tous les noms, en voici quelques-uns: The Hawks, The Creed, For Men, Blade, Marten's, The Kickers, Slegehammers, United 97, Stamina, Cannons, Oi!Valcans, Raiya, Youth Anthem, Blockbusters, Hat Trickers, Crickey Crew, Ouka, Bad Vulture, Bull the Buffalos, Cockney Cocks, et tant d'autres...